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Journalisme scientifique: des étudiants de tous les horizons

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Chaque année, des étudiants aux intérêts diversifiés fréquentent le cours en ligne de journalisme scientifique. Ci-dessus, les champs d'étude du groupe de l'hiver 2013. Bien que la majorité des étudiants proviennent des facultés de Science et génie et de Sciences de l'agriculture, on observe que les sciences pures et humaines sont représentées.

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Amélie Daoust-Boisvert 2013

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Journalisme scientifique: des étudiants de tous les horizons

ameliedboisvert published on 2013.03.22 17:07

Michel Rochon, journaliste scientifique

En novembre 2011, le journaliste scientifique à Radio-Canada Michel Rochon était l’invité de ma collègue Valérie Borde dans le cours en classe de journalisme scientifique. Il nous parle de la pratique du journalisme scientifique à la télévision (ancien de Découverte maintenant au Téléjournal), les vidéos sont en ligne ici. À voir si vous avez un peu de temps!

D’où venez-vous?

Et voilà un autre début de session pour le cours Communication scientifique. Et quel groupe! Vous représentez (presque) toutes les Facultés de l’Université Laval. Et ce que le graphique ne dit pas, c’est que nous avons 1 étudiant en théâtre et 7 physiciens et que biologie est le programme le mieux représenté avec 10 inscrits . Bonne session!

Comment trouver des sujets? Deux exemples

Dans le thème de la semaine, voici deux billets passés qui pourront vous aider à trouver un sujet pour votre article: ici et ici.

Aussi, c’est le congrès de l’ACFAS cette semaine. Le programme regorge de sujets potentiels: allez le consulter!

Voici quelques articles intéressants écrits par différents journalistes présent à Sherbrooke pour le congrès. Je vous invite à en lire quelques uns afin de vous imprégner de la structure et du type d’écriture demandé pour votre travail.

– Endormir la douleur, de Pauline Gravel, dans Le Devoir.

– Les élèves victimes d’homophobie susceptibles de décrochage dans La Tribune

– Les cuisiniers des garderies ont besoin d’une formation en nutrition, dans La Presse

– Pas neutre, le cours Éthique et culture religieuse, dans Le Devoir

On peut également suivre le congrès sur Twitter

Aux États-Unis, plus de trois relationnistes pour un journaliste

Une conférence de presse (c)RossJamesParker Flickr

Les relations publiques possèdent maintenant la balance du pouvoir, estime le Columbia Journalism Review.

En 2008, aux États-Unis, il y avait trois fois plus de professionnels des relations publiques que de journalistes. Il y a lieu de croire que la situation au Québec est semblable, selon mon expérience personnelle dans les médias.

Avec quelles conséquences?

Le journaliste au New York Times David Barstow raconte à John Sullivan que lorsque la catastrophe environnementale de BP dans le golfe du Mexique a éclaté, la salle où se tenait la conférence de presse était pleine à craquer. Mais quelle ne fut pas sa surprise de constater que «les gens n’étaient pas là pour poser des questions… Mais pour y répondre!».

Alors que cette semaine vous devez démêler les rôles de différents acteurs derrière la nouvelle scientifique, je vous invite à lire, du moins le début, de cet excellent article.

L’an dernier, Radio-Canada présentait une série télévisée sur le monde des relations publiques, Mirador. Même si les situations y étaient exagérées, elle dépeignait assez bien la dynamique journalistes-public-relations publiques.

Voter pour la science ?

Aujourd’hui, 2 mai, jour d’élections fédérales. Quelle place a tenue la science pendant cette campagne électorale ? Quel est le bilan du gouvernement conservateur précédent en cette matière ? Voici quelques textes intéressants:

Pauline Gravel, du Devoir, nous apprends que la science est le parent pauvre de cette élection.

Sur son blogue, Valérie Borde dresse un bilan des années conservatrices.

Initiative de l’Agence science presse. Je vote pour la science a réussi à faire parler recherche certains partis politiques. À écouter ici.

Et surtout, quelle que soit votre couleur politique, bleu pâle ou foncée, orange, rouge ou verte… n’oubliez pas d’aller voter ! Selon plusieurs observateurs, les jeunes détiennent la balance du pouvoir, mais exercent peu leur droit de vote.

Suggestion de lectures de la semaine

Lire de la bonne vulgarisation, quel plaisir et surtout, quel excellent moyen d’apprendre! Voici ce qui a accroché mon attention cette semaine au kiosque à journaux:

Le Trente

Les journalistes scientifiques devront-ils se recycler?, demande le Trente.

Le magazine de la Fédération des journalistes professionnels du Québec (FPJQ) consacre quelques articles au journalisme scientifique ce mois-ci.

J’aime: Où s’en va Québec Science? de Maryse Tessier. Seul véritable magazine de science grand public québécois, Québec Science fait non seulement de la bonne vulgarisation, mais de l’excellent journalisme qui a valu de nombreux prix à ses artisans au fil des ans. Sortira-t-il vainqueur de la crise des médias? On le souhaite!

J’aime moins: Le journalisme en voie d’extinction?… parce que bien sûr, c’est un scénario catastrophe qu’on  ne veut surtout pas voir émerger! Si la tendance semble bel et bien réelle aux États-Unis, les journalistes scientifiques du Québec et d’Europe s’en sorte mieux, même assez bien et leur compétence est de plus en plus reconnue par les boss et les collègues généralistes.

Science et Vie

Voici une excellente lecture pour distinguer journalisme scientifique et vulgarisation. Là où on aurait pu nous expliquer les mystères de la conception et de la naissance à la manière encyclopédique, on nous transporte plutôt en plein coeur de l’action: dans l’utérus, à l’hôpital, dans les laboratoires. Un grand travail de terrain doublé de recherche sans faille sur les derniers développements, sans oublier d’aborder les questions sociales et éthiques de l’heure entourant la naissance.

J’aime: «Grand prématurés, quand la médecine repousse les limites»: du grand journalisme scientifique!

J’aime moins: la surmédicalisation de la naissance, qui semble atteindre la France encore plus que le Québec.

Découvrir

Les lecteurs de Découvrir suivront-ils le magazine sur le Web?

La seule revue de haute vulgarisation du Québec – elle s’adresse à un public universitaire et scientifique – amorce un véritable virage. Abandonnant la version papier, la revue, qui fête ses trente ans, «empruntera dorénavant des formes plus virtuelles», écrit le président de l’ACFAS, Pierre Noreau. L’équipe fonde beaucoup d’espoir en cette nouvelles approche.

J’aime: l’audace d’une telle démarche. À lire: les 30 entrevues avec trente personnalités qui s’expriment sur l’avenir de la communication scientifique.

J’aime moins: voir disparaître un autre magazine papier, alors que rien de garanti que le public suivra sur le Web. Tout dépendra de l’offre, alors que «les internets», impitoyables, demandent qu’on les nourrissent quotidiennement pour maintenir l’habitude des lecteurs.

Actualités scientifiques de mi-session

Les étudiants ont travaillé fort depuis le début du cours en janvier. Quel bonheur de lire leurs premiers articles d’actualité scientifique, dont voici un échantillon. Bonne lecture!

Y a-t-il de la vie sur Terre?

M. Lamontagne, astrobiologiste à l’Université de Montréal tente de prouver qu’il y a de la vie sur Terre en observant la lumière de la Lune.

Andréane St-Hilaire

La lune révèle la présence de vie... sur Terre.

C’est à l’aide du télescope du Mont-Mégantic et d’une méthode de décomposition de la lumière appelée spectroscopie que Robert Lamontagne et son équipe observent la Lune et tentent de trouver des traces détectables de la vie sur Terre. Leur but ultime serait de prouver qu’il y a effectivement de la vie quelque part, sur une planète lointaine cousine de la Terre.

« Il y a plusieurs autres façons d’y parvenir, mais moi j’ai 52 ans, je veux la réponse maintenant! » s’exclame Robert Lamontagne en riant en entrevue. Envoyer une sonde spatiale loin de la Terre et lui demander d’analyser la lumière reflétée par l’atmosphère s’avère une technique très efficace, mais longue et beaucoup trop coûteuse. L’astronome préfère se servir de la Lune, qu’il nomme affectueusement son grand miroir astronomique.

Comme l’explique Robert Lamontagne dans sa conférence Terre 2.0, une partie de la lumière venant du Soleil frappe la Terre et réfléchit ensuite vers la Lune avant de nous revenir. Ce phénomène est appelé la lumière cendrée. « La lumière cendrée contient toutes les informations nécessaires pour savoir la composition de l’atmosphère et même s’il y a des océans, des continents désertiques et de la végétation sur la surface de la Terre. », a-t-il expliqué.

Nous savons évidemment qu’il y a de l’eau et de la vie sur notre planète. Le but des recherches de l’astronome est de schématiser le modèle terrestre pour ensuite l’appliquer aux planètes qui seront découvertes par les futurs grands télescopes et satellites, d’ici 5 ou 10 ans. Ainsi, en sachant ce que la vie sur Terre dégage comme lumière, il sera possible d’appliquer ce modèle aux autres planètes en analysant la lumière qu’elles émettent et de savoir s’il y a de la vie à la surface sans même y mettre les pieds.

Selon M. Lamontagne, grâce à toutes les recherches faites en astrobiologie, nous aurons la réponse à la question de la vie dans l’Univers de notre vivant. Il affirme d’ailleurs que le satellite Kepler, lancé il y a de cela exactement un an permettra de fournir « une autre pièce du casse-tête ».

Selon l’astrophysicien et chargé de cours à l’Université de Sherbrooke Yves Grosdidier, le satellite Kepler est suffisamment performant pour trouver des planètes de la taille de la Terre. La Terre prend un an à faire le tour du Soleil. Plus une planète est loin de son étoile, plus cette période est longue. Il ajoute que « le satellite Kepler prendra donc quelques années à obtenir les données. Nous n’avons rien d’autre à faire qu’attendre, si elles existent, Kepler trouvera les planètes sur lesquelles la vie pourrait exister. ».

Kepler observe la même portion du ciel contenant environ 100 000 étoiles et prend une photo toutes les 30 minutes. Le satellite cherche à détecter un changement de luminosité lorsqu’une planète passe devant une des étoiles. Grâce à cette méthode, le satellite Kepler a déjà détecté 5 planètes qui sont malheureusement trop grosses et trop chaudes pour pouvoir abriter la vie.

La matière sombre démasquée

La majeure partie de la matière créée lors du Big Bang est disparue dans les secondes qui ont suivi l’événement, et plus de 95% de ce qui est resté n’est pas observable. Une équipe de scientifiques du laboratoire Fermi de Chicago nous informait à la mi-décembre de la détection possible sur Terre de ce que l’on croit être de la «matière sombre», ce qui  pourrait être confirmée sous peu.

Lespérance, Marilyne

« Tout ce que l’on a réussi à faire depuis 60 ans, c’est de mieux caractériser la distribution et l’influence de la matière sombre dans l’Univers. On sait qu’elle est autour de certaines galaxies, moins présente dans certaines zones. Mais on n’a pas réussi à déterminer ce que c’est. C’est un bug majeur», dit Laurent Drissen, professeur et chercheur au département d’astronomie de l’Université Laval. Malgré l’étendue encore limitée de nos connaissances dans ce domaine, la présence de la matière sombre est prouvée. Malgré son invisibilité, on peut mesurer indirectement les effets qu’elle cause sur les objets qui l’entourent. Autrement dit, la matière sombre a une force d’attraction détectable !

C’est parce qu’elles n’émettent pas de lumière que les particules sombres ne s’observent pas.  « Elles n’ont pas l’air de former des atomes comme les protons, les neutrons et les électrons. Si c’était le cas, elles seraient sans doute visibles. Leur surplus d’énergie serait émis sous forme de lumière», précise monsieur Drissen.

De minuscules collisions entre particules de matière et particules de matière sombre risquent sous peu de ravir la communauté scientifique. Deux collisions ont été captées par un détecteur ultra-sensible placé au fond d’une ancienne mine du Minnesota. Une autre a été enregistrée dans un laboratoire souterrain près de la frontière franco-italienne. S’il est confirmé que ce sont bel et bien des collisions entre matière et matière sombre, nous aurions enfin plus de détails sur la grandeur et la structure de ces particules mystérieuses. Un détecteur amélioré pourrait confirmer ces hypothèses en 2010.

Abondante, la matière sombre?

Sous les conditions particulières présentes à l’époque du Big Bang, de nombreuses et fortes collisions eurent lieu. La majorité des particules s’annulaient quand elles se rencontraient. Elles disparaissaient sous forme de lumière. De ce qui n’est pas disparu après la formation de l’Univers, on n’en observe que 4%. Le reste est invisible. Environ 25% de l’Univers serait de la matière sombre. On la détecte indirectement par les effets qu’elle cause sur les objets visibles qui l’entourent.

Récapitulons. 4% + 25% = 29%. Où se cache donc tout le reste? La réponse se trouve dans la célèbre équation d’Einstein : E = mc². L’énergie et la masse doivent toutes deux être considérées dans les modèles physiques. La portion manquante serait donc de l’énergie. « On s’est rendu compte en 1998 de l’expansion accélérée de l’Univers. Cette accélération implique une force : l’énergie sombre », explique monsieur Drissen. « L’énergie sombre, c’est pire que la matière sombre. C’est une découverte tellement récente. On n’y connaît rien. Mais d’un autre côté, c’est tant mieux ! Il nous reste des choses à trouver ! », ajoute-t-il en riant.